Le secret de Magda [PV]

Dans ce rp cher membre, vous découvrirez le secret de Magda.

L'histoire avance ou plutôt ne fait que commencer...

Caliban dormait mal, ou plutôt, n'arrivait pas à s'endormir. Il ne savait pas quoi, mais quelque chose l'empêchait d'y arriver. Pourtant, il avait tout ce qu'il lui fallait, il ne lui manquait rien mais malgré ça, il s'était déja surpris à penser ce que serait une vie de pégase "normal", sans âme soeur. Il vivrait dans une forêt, parmis d'autre pégases, il serait libre de faire ce qui lui chantait : il ne serait plus obliger à faire toutes ses sortes de courbettes ridicules en guise de remerciement lorsqu'une personne lui offrait quelque chose, juste histoire de s'attirer les faveurs de la reine ou du prince...le prince...ce prince qu'il aimait tant, son âme soeur, son frère, son ami à qui il donnerait tout sans regrets rien que pour voir ne fut-ce qu'un sourire illuminer son visage. Mais ces derniers temps, Robin ne souriait plus beaucoup. Et Caliban s'inquiétait. Etait-ce à cause que dans quelques années, Robin succéderait à sa mère ? Malgré tout son amour pour Robin, Caliban ne put s'empêché de penser que Robin ne ferait peut-être pas un bon roi, il est beaucoup trop distrait, dissipé...
Peut-être était-ce enfait à cause de ce conseil ? Oui, sûrement, cela fait pas mal de temps que celui-ci harcelait, oui c'est bien le mot approprier, Robin qu'il se marie pour assurer la sauvergarde d'Elendil et de la famille Langcaster.

Depuis plusieurs semaines, Robin était obligé de rencontrer un grand nombre de filles qu'elles soient humaines, elfes anges, peu importait la race mais du moment qu'elle avait toutes les qualités requises pour devenir une bonne reine. Le conseil avait fait une déclaration publique invitant toutes les jeunes filles en âge de se marier à rencontrer le prince. De ce fait, le chateau était plein à craquer de prétendant pour Nadianne (même si dans trois ans Robin lui succéderait,il y en a à qui ca ne dérangerait pas d'être ne fût-ce d'être régent durant trois ans...) et il y avait aussi des filles (de tout âge) aussi moches que laides. Le seul but étant de trouvé une épouse correcte.

Tout d'abord, chaque filles présente au château se maquillaient et s'habillaient éxagerément : plein de dentelles, de frou-frous et de choses inutiles. Et dieu sait si Robin aime les frou-frous...
Elles arboraient toutes le même sourire, ce sourire d'auto-satisfaction que l'on a après avoir fait quelque chose de laborieux, elles étaient quasi toutes sûres que le prince tomberait sous leur "irrésistible charme". Mais mes amies, il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Eh oui, elles quittaient la pièce où se trouvait Robin, en larmes car le prince, d'une maladresse êxtrème, avait brisé leur plus grand rêve : celui de princesse et par la suite, reine d'Elendil. Robin subissait donc chaque jours à devoir rencontrer ces jeunes filles, parfois même des vieilles mémés (du genre Magda...) qui s'était surêment trompées d'adresse...

Robin attendait le soir avec impatience, son seul moment de répis durant la journée. Mais même si Robin ne passait plus beaucoup de temps avec son pégase, cela ne l'empêchait pas de voir sa détresse. Robin lui proposa donc de refaire une petite sortie, histoire de passer un peu de temps ensemble... Caliban en fût enchanté.

Robin allat donc se couvrir car ce soir, l'air était un peu frais. En montant les marches, il fut pris d'un fou rire en repensant à cette vielle femme qui ésperait devenir princesse...Après le refut de Robin (m'enfin elle croyait quoi ?), elle quitta la pièce mais étant totalement aveugle, elle entra en collision avec un des murs de la pièce. Robin dut faire d'énormes efforts pour se retenir. (Malgré ses airs d'enfant de coeur, Robin a l'esprit quelque peu sadique...).

Dans les escaliers qui menait jusqu'a ses appartements, Robin voyait s'afférées les servantes du château, des personnes autant vieille (ah...cette chère intendente) que jeune. En comparant les servantes et les filles nobles qui venaient au château, Robin ne comprenait pas que l'une pouvait être pauvre et l'autre riche alors qu'elles étaient en tout points semblables aux yeux de Robin Langcaster, prince d'Elendil, à qui on avait tout enseigné : l'art de la guerre, la politique...Tout sauf ce qui fait les gens riches ou pauvres, gentil ou méchant, bon ou mauvais, d'Elendil ou de Soras.

Arrivé dans ses appartements, Robin enleva sa tenue de céremonie, peu pratique pour voyager et passa une tunique simple à manche longue, un pantalon brun, ses bottes de voyage en cuir brun foncé, ses favorites, par dessus tout, il mit une cape vert foncé, et il hésita un bref instant avant de prendre ses armes, s'il sortait, mieux valait qu'il se protège un minimum. Oh et puis non, il n'avait pas envie de trimballer son arc de plus, il ne lui serait pas très utile puisque la nuit commencait à tomber.Il prit une deuxième épée de taille et de poids identique à la première. Il accrocha ses épées en croix dans le dos pour ne pas gêner Caliban lorsqu'il batterait des ailes.

Tout en se préparant, le regard de Robin tomba sur un grand miroir accroché à l'un des murs. Il fut un peu surpris de voir son propre reflet. Cela faisait pas mal de temps, quand il y pensait, qu'il n'avait pas vu son reflet dans un miroir. Il s'approcha du miroir jusqu'a poser ses mains et son front contre la glace. Il regardit ses yeux d'un mauve étrange, tellement peu commun. Son attention fut interrompue par Calibin interpellé du regard que lançait Robin à son reflet. Celui-ci mit un peu de temps à décrocher son regard de son reflet.

-Bon on y va ? demanda-t-il à son pégase.

Ils arrivèrent à la porte du château, essouflés après la folle course dans les escaliers. Robin revoyait encore les têtes des personnes qui se trouvaient dans les escaliers : elles ouvraient de grands yeux et devenait aussi pâles que la mort. Et Robin riait encore plus. (Un vrai sadique me direz-vous...) Mais ces personnes ne s'étaient pas affolées pour rien : en voyant un pégase descendre les escaliers en volant et un jeune homme qui dévalait les escaliers en lançant des insultes (oui des insultes, il arrive au prince d'Elendil de jurer...) à son gardien qui, une fois de plus, trichait...Et alors, oh la la...cette pauvre intendente...
Alertée par tous ces bruits, elle était arrivée sur les lieux du tapage et, en tournant le coin du couloir qui mène au escaliers, Caliban lui était tombé dessus.

On aurait cru que Markhal était passé à l'attaque.

-Tricheur ! Tu as encore volé alors que moi je n'ai pas d'autre solutions que de courir, dit un Robin à bout de soufle à un certain pégase qui n'avait pas non plus un esprit si innoscent en fin de compte...

-Bon assez rit maintenant, on y va ?

Caliban lui fit part de son approbation. Robin rabatit sa capuche sur son visage pour faire barrage à la fraicheur du soir et d'un bon, il sautat sur le dos du pégase. Caliban écarta ses ailes pour prendre son envol quand Robin le stoppa dans son élan.

-J'irais bien rendre une petite visit à Magda, cela fait longtemps que je ne l'ai pas vue.

Et ils s'en furent dans la nuit, qui était tombée entre-temps.



Ils marchaient déja depuis un bon bout de temps, et il faisait froid. Robin ramena sa capuche en avant, à présent, il ne voyait rien ,mais il faisait confiance à Caliban. Celui-ci, tout en marchant, était plongé dans ses pensées. Pourquoi Robin décidait-t-il de se rendre chez Magda ? Tant de question et si peu de réponses...enfin il le saura bientôt. Il était tellement absorbé par ses pensées qu'il ne faillit pas remarqué la petite maison.

-Arrête toi.

Caliban s'arrêta instantanément. La voix de Robin s'était transformée. Mais qu'avait-t-il ?



Robin se laissait envahir par le calme des jardins. Encore quelques centaine de mètres et je la verrais, se dit-il en lui même, celle fait tellement longtemps. Et pourquoi est ce que mère ne va plus lui rendre visite ? Dans mes souvenirs, elle y allait souvent et puis de moin en moin... Et Markhal, mon oncle, y va-t-il encore lui aussi ?

Tout autour de lui, la végétation devenait de plus en plus dense. Il y avait plus d'arbres, étais-ce Magda qui les avaient plantés ? Robin savait qu'elle entretenait un potager avec beaucoup d'amour alors pourquoi pas tout le bois dans les jardins du château ? Hm...peut-être la vieillesse détraquait la vieille elfe.

Plus il s'approchait de la maison de l'elfe, plus il se sentait mal à l'aise, nerveux. Il avait la désagréable impression de depuis qu'il était entré dans le bois, on l'épiait.

Robin fut interromput dans sa réflexion quand Caliban lui fit sentir qu'ils étaient proche de la maisonnette.

-Arrête toi, dit-il tout à coup.

Il semblait bien à Robin qu'on l'observait depuis le début, et là, il venait d'en avoir la confirmation. Il venait d'entendre un bruit dans les bois : un bruit comme si quelqu'un marchait en se voulant discret mais en étant aussi bruiyant qu'un troupeau de spachounes.

Il releva sa capuche qui lui cachait les yeux, et observa les environs avec discrétion.

Et là, il la vit.

C'était elle qui l'épiait depuis qu'il était entré dans le bois, il en étais sûr. Elle tentait de se cachée derrière les arbres, mais en robe blanche dans la nuit noir, c'était peine perdue. Elle ne devait sûrement pas être un maître en camouflage. Il lui sourit, elle s'enfuit en courant. Il en fût presque vexé. Peut-être qu'on lui avait mentit depuis le début. Robin était en fait laid mais on lui mentait en lui disant qu'il était le plus beau...
Il se promit d'arrangé cette affaire à son retour. En attendant, il avait plus urgent.

Il lançat Caliban au galop pour la ratrappé, elle courait quand même vite. Robin remarquat qu'elle portait la robe des servantes du château. Je ne l'avais jamais vue au chateau, peut-être qu'elle travaille au cuisinne. Il se promit de s'y rendre plus souvent. En fait, réflexion faites, elle n'avait pas vraiment l'air de quelqu'un qui récure des chaudrons tous les jours...
Mais au fait, qu'est ce qu'elle faisait ici, près de la maison de Magda ?

Quand ils arrivèrent à sa hauteur, Robin sauta en plein galop et atterit à côté d'elle. Caliban s'arrêta non loin de là et leva la tête au ciel, comme s'il sentait quelque chose de dangereux pour eux s'approcher. Il voulut faire part de son inquiétude à Robin, mais celui-ci n'était plus de ce monde. Caliban remarqua que Robin avait attraper ses poignets de peur qu'elle ne s'enfuie vu qu'elle se débattait...Et comme Robin était, il n'était pas prèt de la laché...Elle avait l'air d'être morte de peur, tout à l'inverse de Robin qui lui, tentait de regarder ses yeux.

Ce que Caliban n'avait pas remarqué, c'est qu'elle avait les yeux mauves. C'est cela que Robin tentait de voir. A sa connaissance, Robin était le seul humain doté de yeux mauves, mais là, il venait de voir qu'il n'était plus le seul.

Robin pronoça une seule phrase :

- Qui est tu ?

Ça devait faire plus ou moins un mois que Thalys travaillait au château. Elle travaillait dur et aucun son ne sortait jamais de sa bouche, ce qui enchantait les vieilles femmes qui devait veiller à l’ordre et à la discipline chez les servants. Thalys ne leur en était que redevable, les couloirs et endroits où elle devait être n’en était que plus calme et plus reposant. Comme elle n’arrêtait pas de se souvenir des phrases que lui avait prononcée avant qu’elle ne commence à besogner au palais, elle redoublait à chaque fois d’efforts et parlait encore moins qu’avant. ‘Surtout... fais attention à toi Thalys... Ton père demandera sûrement que l’on s’attaque à toi... Si il connaît ton existence... Nous sommes perdus.’ Telles avaient été ses paroles et telles étaient restées inscrites dans son esprit.

Ces temps-ci, les femmes de tout le royaume venait pour parader devant le Prince et espérer ainsi devenir princesse et ensuite Impératrice de Krynn, une fois que la guerre serait finie évidemment. Les autres servantes ne pouvaient s’empêcher de rire en voyant les robes qu’arboraient comme des pigeons gonflés de fierté les soi-disant nobles dames de ce royaume. Thalys, elle, restait à l’écart et riait en silence, un petit sourire flottant sur ses lèvres. Elle ne voulait pas vraiment s’investir dans les groupes des autres jeunes filles. Non pas qu’elle voulait être une ermite et vivre à jamais seule, mais elle avait trop peur pour oser adresser la paroles à d’autres personnes. Souvent elle s’en plaignait, mais qu’est-ce qu’elle y pouvait ? La vie était ainsi, indifférente aux réclamations de ceux qu’elle abrite.

En voyant une grand-mère, tellement vieille qu’elle devait avoir vu trois empereurs faire leur règne, Thalys étouffa une exclamation. Si elle devenait princesse, Thalys serait un haricot noir de Soras ! Ce fut presque soulagée qu’elle vit la pauvre femme sortir de la pièce avec un bleu sur le nez. La raison de ce bleu restera sûrement inconnue, mais celle qui le portait... Jamais ! Quand l’heure des visites fut terminée, Thalys retourna à ses occupations. C’est-à-dire qu’elle repartait nettoyer les escaliers du château. C’était une tâche pas trop difficile qui demandait des efforts, certes, mais qui restait très simple dans les mouvements.

Mais quelle ne fut pas sa surprise en voyant arriver un énorme cheval avec des ailes immenses dans les escaliers. Son premier réflexe fut de se plaquer contre le mur pour l’éviter. Ouf ! C’était moins une ! Mais le Prince suivait de près son Gardien et Thalys eut juste le temps de s’écarter de nouveau pour le laisser passer. Elle descendit rapidement les escaliers pour voir quels dégâts avaient réussi à faire les deux trublions. Elle arriva très vite au détour d’un couloir où elle trouva l’intendante, quasi morte de peur, couchée par terre et la respiration sifflante. Thalys sortit alors une petite boîte qui contenait des herbes médicinales et appuya la tête de la vieille femme sur ses genoux. D’une voix calme et douce, elle parla à la pauvre vieille.

« Madame... je vais vous donner quelque chose qui va ralentir votre respiration, sinon vous risquez de nous faire une crise d’hyperventilation... Madame l’intendante, vous m’entendez ? »

Comme il n’y avait aucun signe de vie dans les yeux de la momie vivante, Thalys se contenta de lui faire avaler de l’herbe entre deux respirations saccadées. Finalement l’intendante reprit un souffle plus raisonnable et regarda Thalys un peu hagarde. Elle avait besoin de repos. Thalys fit signe à deux servantes pour aider l’intendante à regagner sa chambre. Quant à elle... C’était l’heure de retourner à la maison.

Le chemin ne fut pas très long. Thalys marchait d’un bon pas malgré le froid tenace du début de soirée. Son souffle se condensait mais le reste de son corps était au chaud. Elle arriva bien vite aux jardins où elle entendit une voix qui ne lui était pas totalement inconnue... Par pure habitude, elle se cacha derrière les arbres et observa, non sans appréhension, le Prince juché sur son Pégase qui regardait les jardins et semblait chercher quelque chose. Mais Thalys ne bougea pas d’un poil. Plutôt mourir que d’aller parler à quelqu’un et de surcroît un Prince ! De toute façon... même si elle l’avait voulu, elle n’aurait pas pu : sa timidité était vraiment un handicap de taille.

Evidemment elle dut se faire remarquer. Elle ne sut pas comment est-ce qu’il avait fait –et à vrai dire ça lui était complètement équilatéral (loooooool ^^)- mais maintenant elle ne pouvait plus vraiment se cacher. La seule solution pour elle fut : fuir. Elle tourna les talons et courut du plus vite qu’elle pouvait. Mais évidemment –que de fatalités aujourd’hui !- elle se fit rattraper et le Prince lui attrapa les poignets pour l’empêcher de s’enfuir. Mais qu’est-ce qu’il lui voulait ? Elle ne faisait rien de mal et la voilà sous le joug d’un prince avec lequel elle n’avait jamais parlé ! Manque de chance...

Le jeune homme lui posa une question, mais elle n’était bonne qu’à fuir son regard. Thalys n’était pas à son aise et malgré les tentatives qu’elle avait faites pour se soustraire de la poigne du Prince, elle n’y était pas arrivée. Allez, réponds à la question, Thalys... se disait-elle. Il ne va pas te manger... Enfin sûrement pas tout de suite.

« Je... Je suis Thalys. Je veux juste... rentrer chez moi si ça vous ne dérange pas monseigneur. »

Et bien voilà ! Ce n’était pas si difficile en fin de compte ! Elle avait relevé les yeux et le regardait maintenant droit devant, sans rien cacher. Pour une fois sur sa vie, elle ferait face.

« Magda... risque de s’inquiéter et je ne voudrais pas... que ce soit à cause de moi. »

Elle entendit un cri perçant et vit son cher Gardien arriver à tire-d’aile vers elle, d’une façon qui ressemblait à de la gaieté. Le phénix se posa sur son épaule, ne semblant pas remarquer que quelqu’un lui tenait les poignets et se frotta contre sa joue, tout câlin. Soudain le phénix se retourna et fixa son regard braises sur le Pégase du Prince et se hâta d’aller lui faire la conversation. Feres se posa sur la croupe de Caliban et lui parla avec des battements d’ailles qui ressemblait vaguement à une danse exotique. Pourtant, une personne qui connaissait le langage des animaux aurait pu comprendre que Feres prévenait Caliban : quelqu’un ou quelque chose s’approchait...

Thalys était toujours en mauvaise posture, mais cela ne la dérangeait pas tellement que ça finalement. Maintenant elle avait tout son temps pour regarder le Prince, prince qu’elle avait observé durant ce dernier mois en attendant qu’une seule chose : qu’il la remarque au moins une fois. Elle baissa la tête en rougissant et recommença à parler.

« Lâchez-moi, s’il vous plaît... Je risque d’être en retard... »

Robin regardait ses yeux, d'une couleur dont il était sûr d'en être le seul possesseur. Et voila qu'il voyait ses convictions légerement bouleversées.
Robin se posait tant de questions : Qui sont ses parents ? Qui est-t-elle vraiment ?

« Lâchez-moi, s’il vous plaît... Je risque d’être en retard... »

Robin hésita un bref instant avant de lui laché les poignets.

-Pardonnez moi, dit-il, j'était tellement surpris par la couleur de vos yeux que j'en ai oublier toutes convenences.

Cest seulement à ce moment là, qu'il remarqua le phénix posé sur la croup de son pégase. Un phénix ?! Mais cette Thalys devait être quelqu'un de vraiment exeptionel alors...

-Pour me faire pardonner, je tiens à vous accompagné jusque chez Magda.

Thalys voyait le prince bouleversé, complètement sous le choc. Elle se demanda un instant la raison de ce trouble, mais elle ne voulait pas déranger le garçon. Elle préféra alors l’observer, comme elle ne l’avait jamais fait avant. Ce qui frappait tout d’abord chez Robin étaient ses deux yeux. En effet, d’une couleur approchant le mauve, ils avaient l’air irréels et bien trop innocents pour un garçon comme lui. C’était un gaillard de taille normale et qui avait encore une carrure vaguement chétive d’adolescent. Les traits de son visage étaient très doux, comme si ils avaient été taillés dans la cire chaude, bien que son âge ait depuis longtemps dépassé ce stade. Un nez petit et délicat se trouvait au-dessus de lèvres fines mais bien sculptées. Ses cheveux d’une étrange, mais agréable, couleur mauve foncées encadraient ce visage étonnamment doux et dont les lèvres exprimaient à cet instant une moue perturbée. Coupés courts à certains endroits, deux mèches tombaient harmonieusement sur les côtés présentant ainsi son visage. Son corps témoignait de l’éducation stricte et militaire qu’il avait reçue. Fin, vif, mais musclé, Thalys devait avouer qu’il était vraiment beau.

Le prince lui lâcha enfin les poignets, bien qu’elle l’ait vue hésiter quelques moments avant. Elle se les frotta, content d’être libérée de cette étreinte quelque peu dérangeante. Le massage marchait bien car elle sentit assez vite le sang y affluer de nouveau. Quand elle l’entendit dire que la couleur de ses yeux était étrange, elle releva la tête et observa les yeux du prince. Mais eux aussi étaient mauves ! Alors pourquoi traitait-il ses yeux d’étranges ? Qu’il se regarde dans une glace avant !

« Ce n’est pas grave... Ça arrive parfois... »

Le regard du prince dévia alors sur le Gardien de Thalys et lorsque les yeux de celui-ci s’écarquillèrent, la jeune fille rougit au plus haut point comme un volcan sur le point d’exploser. Feres avait-il fait quelque chose de mal ? Non, elle ne le croyait pas. Mais pourquoi alors cet homme regardait le phénix avec autant d’étonnement ? Préférant finalement ne rien savoir, elle hocha de la tête à la proposition du jeune homme.

« Merci, c’est bien gentil à vous... »

Ils commencèrent alors à marcher vers la cabane, dans un silence le plus complet. Thalys semblait décidée à ne pas parler ou alors à éviter le plus possible la conversation. Pourtant ce fut elle qui la brisa quelques secondes plus tard :

« Vous savez... Vous pouvez me tutoyer et m’appeler par mon prénom. Je ne mérite pas que vous soyez si respectueux avec moi. »

-D'accord Thalys,dit-il, mais tu sais, tu peux aussi me tutoyer, ce n'est pas parce que j'ai le titre de "prince" qu'il est interdit de me tutoyer ! Pour ce qui est du respect, chaque être doit être respecter et une personne ne mérite pas plus de respect qu'une autre.

Il regarda Thalys avec un regard bienveillant. Il fallait bien l'admettre, il avait tout de même un petit faible...

Ils arrivèrent devant la porte de la maison de Magda quand Robin fut pris d'un doute, une idée venait de germée dans l'esprit de Robin. Non, pas une idée, mais une peur...Les seuls qui pourrait possédés des yeux mauves faisaient partie de le famille de...Non ! Ce n'est pas possible, elle ne pourrait pas être...?! Ne tenant plus, il lui demanda:

-Dis moi Thalys, connaîtrais-tu une personne du nom de Markhal ? Je ne voudrais pas me montrer trop curieux, mais j'aimerais vraiment le savoir.

Si on pouvait comparer un être humain à un élément naturel, Thalys serait proche du volcan. Sa teinte hésitant entre la framboise et le cramoisi, elle avait l’air d’être restée trop longtemps près du feu. Bafouillant légèrement, elle prétexta :

« Excusez... Excuse-moi, j’ai... un peu trop chaud. »

Rougissant de plus belle à ce mensonge éhonté, elle baissa la tête pour dissimuler un sourire. S’il savait que ce n’était autre que sa présence qui la rendait si heureuse... Le prince était comme un joyau précieux qu’on ne peut toucher, qu’on ne fait que regarder de loin.

A la question, la jeune fille fouilla dans ses souvenirs et sa mémoire. Malgré sa bonne volonté, elle ne trouva rien concernant cette chose.

« Non, désolée... Jamais entendu parler. »

Un malaise s’insinua soudain : Feres partit dans une trille angoissante, comme un avertissement. Mais que se passait-il donc ?

Il devait être environ six heure du soir lorsque Markhal sortit du château. Le ciel avait toujours son abominable teinte grise, et les nuages couvaient déjà la montagne qui abritait Neakor. Le roi venait de quitter Lilou et son prisonnier... Enfin plus maintenant, car, d’une façon ou d’une autre, Markhal venait de le libérer, officieusement –évidemment, imaginez qu’il le libère de bonne volonté en public ! ça aurait l’air idiot, non ?-, mais cela ne changeait rien aux faits. L’air dehors était frais, rafraîchissant, pur, rempli pourtant de cette horrible odeur de souffre que peu de personnes supportaient. Le monarque en faisait partie bien sûr, mais il se souvenait parfaitement qu’à ses premières années d’habitation, ce n’était pas vraiment le cas, mais passons. C’était du passé à présent.

Aram le suivait, silencieux, sachant que son maître pensait –très, très rare !- et qu’il ne fallait jamais le déranger à ces instants de perdition – il en avait d’ailleurs déjà fait les frais-. Alors que Markhal s’était appuyée contre un mur de la tour et regardait le flanc de la montagne de son perchoir, un poids lui écrasa l’estomac : Nadiane était-elle morte ? C’était à la fois terrifiant et rassurant : si jamais c’était le cas, il serait l’Empereur, et personne ne pourrait lui refuser le titre –il faudrait aussi qu’il n’oublie pas de tuer l’héritier, ce prince à la noix qui sort à peine de l’adolescence, bref un jeu d’enfant-, ce qui lui rendrait enfin ce qu’il a toujours recherché : son dû ; mais en même temps, la seule personne qui lui ait montré de l’affection alors qu’il n’était encore qu’un bâtard, un semi-démon que tout le monde évitait de peur de tomber malade ou d’attraper il ne savait quel fléau que les fils des deux races attirait soi-disant. En clair, il perdrait l’amour de sa vie.

L’air lui sembla lourd, suffoquant, il avait envie de savoir ce qui s’était passé, si sa demi-sœur avait survécu, et si pas, prendre le pouvoir. Dans les deux cas, y aller était la meilleure solution à ses problèmes. Mais Markhaaal ! Qu’est-ce qu’il est borné, celui-là ! Quelle idée stupide ! Et les gardes, tu les oublies ? Et ta vie, tu tiens à la perdre ? Taisant la toute petite voix de la raison qui hurlait en murmure – pas commun, n’est-ce pas ?- à ses oreilles, il appela Aram près de lui. Le griffon s’avança, inquiet : qu’allait-il encore faire comme acté insensé aujourd’hui ? Hier, c’était aller au palais, avant-hier, se faire foudroyer par un magicien elfe... Mais c’est vrai ! Aram allait presque oublier que Markhal devait faire chaque jour au moins un agissement crétin ! Ça lui était complètement sorti de la tête.

C’est donc de mauvaise grâce qu’il laissa Markhal prendre place sur son dos, non sans lui jeter un regard lourd de sens et de signification – allant des injures au reproche bien visé-. Haussant les épaules, le roi l’ignora simplement ce qui fit que... qu’il ne voulut plus bouger. Les griffons sont des créatures fières, et Markhal l’apprenait à ses dépends. Il devint soudain mielleux et affable, proche de la gentillesse alors qu’Aram faisait l’acte le plus humain qu’il arrivait à se donner : râler.

« S’il te plaît Aram... Juste pour aller voir si elle va bien... Je pense même qu’il y aura quelques gardes qui dérangeront... De la chair bien fraîche et tendre. Je choisirai exprès les jeunes recrues, pour que tu puisses profiter de leur sang jeune et doux... »

Alors quand on a les arguments... C’est beaucoup plus facile ! Le gardien hésitait. Quelle confrontation difficile entre son estomac et sa conscience : laisser Markhal faire une bêtise ou manger de délicieuses créatures... Empêcher... Manger... Empêcher... Manger ! Le choix ne fut pas si compliqué finalement et le griffon partit quasi guilleret vers Elendil et sa capitale Aloïs, destination des deux compagnons.

Le ciel était d’une couleur d’encre lorsque la majestueuse créature se posa à l’extérieur de la ville. Markhal posa pied à terre avec grâce et élégance. Il inspecta de loin les tours de la cité et retint à peine un juron : la garde avait doublé, sûrement à cause d’une mystérieuse raison qui n’était pourtant pas totalement inconnue de tous. Se morigénant à voix basse, le roi caressa un peu distraitement les plumes devenues noires de son griffon : la nuit les rendait tellement belle... Markhal fit un signe discret au mi-aigle, mi-lion qui sut exactement quoi faire. Hochant la tête pour opiner à la proposition – qui ressemblait beaucoup plus à un ordre-, le griffon avança à pas de loup jusqu’à la porte de la ville où s’étaient postés deux gardes, conservant la porte fermée pour la nuit. Il passa sans problèmes, ces deux hommes justement trop occupés à jouer aux cartes plutôt qu’à surveiller l’entrée. Une aubaine pour Markhal. À son tour, il traversa le pont et la porte qui conduisait vers la cité.

Le chemin fut une pure routine, bien qu’ils durent bien souvent, Aram et lui, se plaquer contre le mur pour ne pas se faire repérer. Alors qu’il dépassait les jardins, il eut pour la deuxième fois en deux jours, l’excellente idée d’aller faire une petite visite à Magda. Mais apparemment, Krynn en avait décidé autrement. À peine avait-il avancé vers la cabane qu’il entendit des bruits de conversations. À cette heure-ci ? Dans les jardins ?! C’était peu commun, pour sûr. Les gens devenaient vraiment imprudents pour l’instant. Curieux, il s’avança vers l’origine et découvrit alors une scène qu’il n’avait jamais prévu de voir de toute sa vie –du moins pas tout de suite-.

Là-bas, avec une étrange fille, se tenait un jeune homme, qui devait envrion avoir dix-sept ans, un bien jeune âge... Mais ce qui était d’autant plus étrange, c’était qu’autour de cet homme flottait une espèce d’aura... Markhal sut d’instinct qui était debout près de lui : le prince Robin Lancgaster, source de ses maux et de son combat présent. Le tuer maintenant serait tellement facile... Il conte fleurette à une jeune fille, ceux-ci ne pourraient pas voir le coup arriver... Ce serait vraiment trop beau. Mais tu ne souhaites pas une fin comme ça, hein Markhal ? Ta victoire doit être plus éclatante, n’est-ce pas ? Oui. Il le voulait. Il le désirait ardemment. S’il devait tuer ce gamin, ce serait en plein jour, sous les yeux de temoins.

Alors que la jeune fille rougissait comme un volcan, Markhal entendit son nom être évoqué dans la conversation. Gonflé d’importance, il redressa un peu les épaules, provoquant un soupir moqueur de la part d’Aram. Alors qu’il roulait les yeux vers celui-ci, un peu exaspéré des remarques désobligeantes de son gardien, il comprit que l’espèce d’oiseau qui accompagnait la jeune femme l’avait repéré et prévenait les deux personnes. C’est alors que Markhal sortit des fourrés, le regard dur, le visage stoïque et pourtant... ce petit sourire sarcastique sur les lèvres donnant un air un peu effrayant à son visage :

« Bonsoir Prince... Mademoiselle... »

Celle-ci avait l’air terrifié, mais Markhal ne lui autorisa pas de regard, il laissa son œil bleu électrique fouiller Robin de haut en bas.

« Ta mère m’avait parlé de toi, mais je m’attendais tout de même à quelqu’un de plus fort... Oh ! veuillez excuser mon impolitesse... Je me nomme Markhal. Vous avez sûrement dû entendre parler de moi... » lâcha-t-il d’une voix ironique à l’intention du prince, ayant entendu que la jeune femme n’avait pas du tout connaissance de sa réputation et de son identité –si, si, c’était possible !-.

Robin fut un peu déçu de la réponse de Thalys. Il avait sûrement dû se tromper... Enfin, c'était beaucoup mieux ainsi...

-c'est pas grave, c'est moii qui...qui m'imagine des choses, enfin je veux dire que...

Il était totalement perdu -ou plutôt noyé dans les yeux de Thalys-.C'est ce moment là que choisis Caliban pour attirer l'attention de Robin autre part que sur Thalys en faisant une entrée fracassante dans l'esprit de Robin.

-Nom de Dieu ! s'énerva Robin, tu le fais exprès ou quoi Cal ?? Il faut toujours que tu attires l'attention sur toi dès que je...

-Danger !

-Quoi ?!

En effet, du danger, des risques... il y en avait assez pour tout l'empire pendant un an ce soir.

« Bonsoir Prince... Mademoiselle... »

Robin se retourna d'un coup pour faire face à l'homme qui était sortit des bois. Il semblait presque aussi grand qu'un elfes -bien que Robin n'en ait pas vu des masses-. Il semblait musclé mais en même temps, son corps était fin, presque squeletique. Rien qu'en faisant quelque pas, Robin avait remarque la souplesse et la démarche d'un homme habitué à être surpris par des assassins où autre personne qui lui voudrait du mal. Mais Robin ne put pas continuer son inspection plus loin car l'inconnu portait une cape qui recouvrait l'ensemble de son corp. La seule chose qui était visible du corp de l'étrangé, était son oeil. Un oeil bleu électrique, couleur très peu commune...

« Ta mère m’avait parlé de toi, mais je m’attendais tout de même à quelqu’un de plus fort... Oh ! veuillez excuser mon impolitesse... Je me nomme Markhal. Vous avez sûrement dû entendre parler de moi... »

Robin crut qu'il allait s'étoufé. Markhal ! Lui, cet homme qui tué son père, divisé krynn en deux... ? Robin sentit la colère et la haine monté en lui. Si cet homme, non, ce demi-homme, n'avait pas existé, il aurait encore son père et Krynn n'aurait jamais été divisé.

-Alors c'est vous, l'homme qui a tué mon père, dit Robin d'une voix glaciale

Robin mit les mains sur les poignées de ses épées, prêt à en découdre avec le fléau de Krynn.

Thalys vit la déception dans les yeux de Robin. Non, elle ne voulait pas le décevoir, pas lui, pas son prince... Elle s’en voulait presque, même si elle n’en pouvait rien, mais c’était comme ça... Qu’est-ce que c’était compliqué l’amour... Amour ?! Aurait-elle pensé à ça ?! Ses joues prirent la teinte rouge feu qui lui devenait si caractéristique avant qu’elle ne se cache le visage quelques instants entre les mains. Quelle prude elle était, mais elle ne pouvait rien changer à ça non plus.

Thalys aurait bien voulu se rattraper, dire n’importe quoi, ne serait-ce qu’un mot qui puisse faire retrouver l’éclat adorable des yeux de Robin, cette petite étincelle qu’il avait quand il était heureux ou satisfait. Jamais elle n’avait remarqué que ce brillant aurait pu lui manquer à ce point. Thalys ouvrit alors la bouche pour dire quelque chose, mais... elle ne savait pas vraiment quoi. Vite, trouver quelque chose !

Soudain, un homme arriva. Thalys, elle, avait gardé la bouche ouverte de stupeur. Mais de quoi avait-elle l’air, là ? D’un poisson crevé certainement... Tout à fait charmant. Pourtant, la seule pensée qu’elle eut à cette constatation fut : est-ce que Robin aime les poissons crevés ? Ça par contre... Elle n’en était pas sûr à cent pour cent. La servant ferma enfin la bouche et observa le nouvel arrivant. Il était d’une taille immense, bien que Thalys n’eût jamais vraiment vu beaucoup de gens. Son corps était svelte, une musculature bien formée pouvait être devinable sous son manteau. Quand il marcha, il lui donna l’impression d’être sûr de lui, comme si le monde lui appartenait.

Le petit sourire sarcastique qu’il affichait lui fit froid dans le dos. Mais elle n’avait jamais eu aussi peur de sa vie avant d’entendre la voix de cet homme... Cette voix, elle la connaissait, elle l’avait entendu un soir, alors que Magda et cette personne à la voix étrangement froide, grave et détachée de tout s’étaient violemment disputées. Elle avait entendu cette nuit-là la voix du meurtrier de son frère jumeau, cette nuit-là, elle avait entendu pour la première fois la voix de son père... Et aujourd’hui, elle mettait un visage sur cette voix. Markhal... était son père. Thalys ne disait rien, encore sous le choc, avant qu’elle ne se tournât vers Robin qui levait l’épée vers son géniteur. Ainsi, c’était lui cet homme que tout le monde craignait à Elendil. Elle n’avait jamais saisi le nom de ce personnage et ce soir, en à peine quelques minutes, elle apprenait qu’il s’appelait Markhal et qu’il était son père ! Un peu déboussolée, Thalys ne déclara rien, mais ses yeux s’écarquillèrent sous la surprise de la tournure des événements.

Markhal eut un sourire amusé quand il vit que sa petite entrée avait fait son effet. Ah que le jeune et fougueux Robin ressemblait à un enfant dans de telles situations... Tout prêt à venger son papounet qui a été tué entre les mains du vilain tonton ! Alors on allait botter les fesses du méchant Markhal et ensuite on irait chercher les félicitations dans les jupes de sa mère. Vraiment, ce gamin était quelqu’un de très, très inexpérimenté. Markhal, lui, savait dès à présent décrire son adversaire dans les plus petits détails, rien qu’après l’avoir observé durant quelques minutes. Par une seule phrase, un seul geste, Robin venait de se trahir.

Markhal haussa les sourcils puis lâcha un rire moqueur, par pure méchanceté. Il s’approcha d’un pas ou même deux d’un air vaguement défiant et regarda attentivement les épées de Robin. Elles étaient de belles factures, mais un peu trop lourdes pour un jeune homme et même trop chargées de décorations pour ressembler à des armes. Aux yeux de Markhal, ce n’étaient pas des objets pour blesser, voire tuer, c’étaient plus des décorations, des épées d’apparat. Pitoyable... Mais pour une fois, le roi décida de garder cette réflexion pour lui, à la place, mû par une inspiration divine, il se détourna du prince pour observer la jeune fille qui l’accompagnait.

Elle était plutôt mignonne dans son genre, la robe des servantes lui allait bien : elle renforçait ses formes agréables d’adolescente en pleine crise. Sa bouche légèrement entrouverte formait un adorable petit o qui rendait ses lèvres assez roses. Ses longs cheveux noirs évoquèrent soudain un souvenir à Markhal, une femme qu’il avait connue il y a bien longtemps... Une humaine bien gentille à qui il avait volé une nuit d’amour formidable alors qu’il fuyait d’Elendil. Oh oui... Il l’avait aussi connue bien avant. Une femme qui l’avait aimé, mais qui connaissait son amour pour Nadiane. Elle avait dû souffrir toute sa vie, mais Markhal lui donna tout de même ce qu’elle avait toujours voulu : de l’amour. Markhal l’avait quittée après une nuit où ils avaient échangé des caresses pour partir à Soras. Dix ans après, il était revenu pour apprendre qu’elle était morte en couches. Il apprit alors qu’il était père.

Ce fut pour cela qu’il alla chez Magda, comme il savait que la femme avait été cherchée asile chez elle. À cet endroit il avait tué un garçon qu’il reconnaissait par ses cheveux noirs de jais et ses yeux mauves, le mélange de ses propres yeux. Markhal avait eu le cœur brisé, mais n’avait pas tenté de renouvelé l’expérience. Dès ce moment, il tua chacune de ses maîtresses pour qu’il n’eût plus jamais à tuer le fruit de sa propre chair, trop dangereux pour le futur et ce qu’il avait à faire. Mais voilà que le cauchemar se répétait alors qu’il croisa deux yeux mauves, le mélange de ses propres yeux. Il revit le sang barbouillé sur ses mains alors que le corps de son fils gisait face contre terre. Markhal revit sa vue brouillée par les larmes inexplicables de la douleur qu’il avait tenté d’essuyer avec ses mains ensanglantées.

Mais Markhal ne montra en rien tous ces souvenirs qui remontaient, au contraire, il les enfouît profondément, les garda rien que pour lui. À la place, sa gorge se racla d’elle-même et il déclara de sa voix la plus insensible et distante possible :

« Ainsi Siana avait eu des jumeaux... Je n’en avais pas été mis au courant. »

Soudain, comme poussé par une force invisible, il s’approcha de sa fille et prit son visage entre les mains. Celle-ci se débattait furieusement, rouge de honte et peut-être de colère, mais Markhal n’en eut que faire et l’observa de tout son soûl. Elle ressemblait tellement à sa mère... Tellement que Markhal l’embrassa soudainement. Toute sa passion, sa colère, sa douleur passa dans ce baisser fougueux qu’il fît à sa propre fille. Quand il eût fini, il la regarda et sourit. Markhal revint à Robin. Avec un sourire sarcastique, il le regarda de bas en haut avant de déclarer :

« Puisqu’il ne faut pas de jaloux... »

Et il embrassa également Robin. Le contact fut moins long, mais tout autant langoureux. Quand il relâcha le prince, celui-ci avait vaguement l’air... déboussolé. Il laissa les deux amoureux là, avant de s’en aller avec un petit ricanement.

« Robin, cette rencontre fut un plaisir... Quand à toi... –il regarda Thalys avec un petit sourire triste- Tu ressembles beaucoup à ta mère »

Sur ce il disparut, aussi soudainement qu’il était apparu. Nul ne sut alors pourquoi, ni comment, mais ce qui était certain, c’était qu’une rose reposait entre les mains de Thalys, une rose aussi rouge que le sang.